Etxea : les origines des maisons basques
Au Pays Basque, la maison est un vrai pilier de la vie familiale et sociale. L’etxea joue en effet un rôle central dans l’identité basque. Découvrons ce qui la rend si spéciale.
Une architecture enracinée dans l’histoire
Avant le XVIe siècle, les premières maisons basques étaient majoritairement construites en bois. Le charpentier, véritable maître d’œuvre, créait une ossature solide autour de laquelle s’organisait l’habitation. Mais à partir de la Renaissance, la pierre devient le matériau principal, et le maçon prend le relais. Les murs sont alors blanchis à la chaux, un geste à la fois hygiénique, pratique et esthétique.
Aujourd’hui encore, ces maisons blanches aux volets rouges ou verts donnent au Pays Basque cette allure si typique et chaleureuse. Le rouge viendrait du sang de bœuf utilisé autrefois pour protéger le bois. Le vert, des minerais de fer présents dans la région. Le bleu, plus rare, est hérité du passé maritime des villages côtiers.
La maison labourdine, un emblème reconnaissable
Dans le Labourd, autour d’Espelette ou Saint-Jean-de-Luz, les maisons sont massives, robustes et fonctionnelles. Leur toiture à deux pans, souvent asymétrique, répond aux contraintes climatiques : elle protège du vent et facilite l’évacuation des eaux de pluie. Les colombages en bois rouge décorent la façade, souvent agrémentée d’un “lorio”, cet espace abrité en surplomb qui servait autrefois à travailler dehors, même sous la pluie.
Les particularités de la maison souletine
Plus sobre, la maison souletine que l’on trouve en Basse-Navarre et en Soule se distingue par son toit en ardoise à forte pente, souvent terminé par un coyau, une pièce de bois biseautée. Les intérieurs sont vastes : au rez-de-chaussée, la cuisine, la salle à manger et la grange ; à l’étage, les chambres puis le grenier. Les pierres gravées au-dessus de la porte principale racontent parfois l’histoire du bâtisseur : un fusil pour un chasseur, une brebis pour un éleveur...
Appartenir à sa maison
Dans la tradition, c’est l’aîné – fille ou garçon – qui hérite de l’etxea. On l’appelle « etxekoa », celui ou celle qui est “pour la maison”. Il ou elle devient garant du patrimoine familial, des traditions et du lien entre les générations.
L’etxea est bien plus qu’une bâtisse : elle est le cœur de la société basque. Par son architecture, sa symbolique, son rôle social, elle incarne la mémoire vivante d’un peuple attaché à ses racines.